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à prétendre que le petit commerce gagne au voisinage de ces magasins, cela peut être vrai pour un pâtissier ou quelque autre vendeur de denrées, mais en général nul ne s’avisera d’acheter dans la boutique ce qui se trouve, dans le grand magasin, à des conditions bien plus avantageuses.

Aussi les faillites et les « cessations de commerce » dont l’annonce n’est souvent qu’une faillite déguisée, vont-elles se multipliant. Rue du Bac, au Palais-Royal, dans tous les quartiers inélégants, les « boutiques à louer » sont tous les ans plus nombreuses. Quand vous les voyez fermer leurs volets, songez aux déchéances, aux drames cachés que dissimule cette fermeture. C’est une tradition qui s’éteint, une famille qui tombe, une dispersion qui se produit. La place est prise, mais par qui ? Après avoir cherché en vain à relever aux mêmes conditions la boutique vide, le propriétaire abaisse son loyer et aménage le local différemment, à moins que la maison étant belle et bien située à l’angle de deux rues ou près d’un square, elle ne tente un pharmacien et surtout un marchand de vin ; car le nombre de ceux-ci va toujours en augmentant.

Le petit commerçant de Paris végète ; il peine.