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la chronique

naguère dans Paris des gilets renommés pour leur coupe spéciale et un cordon de monocle d’une largeur sensationnelle.

Tous ceux-là ne frayent guère avec la jeunesse, bien qu’ils fréquentent les mêmes lieux qu’elle et leur groupe, assez peu nombreux, en somme, n’aurait aucune consistance s’ils ne recevaient le renfort des cosmopolites qui se joignent à eux en toute occasion. Il est pénible pour un Parisien de dire du mal de ceux auxquels sa patrie donne si volontiers l’hospitalité. Mais il faut bien avouer que la colonie étrangère de Paris est, d’une manière générale et toujours en tenant compte d’honorables exceptions, assez peu recommandable. C’est encore au second empire qu’est due la formation de cette colonie. Peu d’étrangers jusque-là, se fixaient à Paris, sans y être forcés par leurs fonctions où le soin de leur fortune. Ceux qui s’y fixaient, dans ce temps-là, étaient au contraire des gens d’élite, ayant occupé de hautes situations comme ministres ou ambassadeurs. Après la chute de Louis-Philippe (1848) tout changea. Le second empire, s’il s’efforçait de « protéger » les arts, n’était pas tendre pour les hommes de lettres. Par contre, l’impératrice Eugé-