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existence, mais parmi ceux qui semblent l’être, beaucoup n’ont avec les « Boulevards », leurs théâtres et leurs restaurants de nuit qu’un contact intermittent et superficiel. À moins de mener une vie monacale, remplie par un travail acharné ou bien d’être en proie à une misanthropie fâcheuse, il est difficile qu’un jeune Parisien échappe à une telle fréquentation ; mais, réduite à cela, cette fréquentation devient presque inoffensive. Comment faire la différence à première vue ?

L’étudiant que vous croisez au théâtre Cluny ou bien dans les cafés du Boulevard Saint-Michel (le Boul’ Mich’, comme ils l’appellent entre eux), et le jeune élégant que vous rencontrez aux « Variétés » et qui soupe ensuite dans un des restaurants à la mode sont-ils des habitués de ces lieux ou bien y viennent-ils, par hasard, à de rares intervalles, selon qu’un camarade les invite ou qu’ils ont envie de se distraire ? Les deux hypothèses sont plausibles. C’est, qu’en effet, le monde du plaisir, à Paris, n’est rien moins qu’un cénacle fermé, une coterie, ce qui est le cas dans beaucoup d’autres grandes villes. Non seulement, il est transparent, mais il est ouvert ; on y entre et on