Page:Pierre de Coubertin - Chronique de France, 1902.djvu/171

Cette page a été validée par deux contributeurs.
161
de france

pêle-mêle, des aventuriers qui cherchent à se pousser, des bourgeois enrichis qui ont acheté un titre du pape ou en ont, tout simplement, inscrit un de leur choix sur leurs cartes de visite sans y avoir le moindre droit ; on y trouve encore des étrangers déracinés de leur pays par quelque aventure privée et cherchant à prendre racine dans le sol Français, et enfin des aristocrates authentiques déchus de leur rang social par la ruine ou l’inconduite de la génération précédente et cherchant à se hisser de nouveau là où s’étaient assis leurs parents. En général, tous ces efforts sont vains. Quelques-uns, plus audacieux, plus habiles que les autres, parviennent à se faire accepter temporairement, mais il est rare qu’ils se maintiennent. On conçoit que, sous des dehors pareils (car la petite et la fausse noblesse font de leur mieux pour copier la grande) il y ait en réalité de profondes différences dans les habitudes et la manière de vivre de trois groupes aussi distincts les uns des autres que le sont ceux-là.

Une grande famille ou, comme l’on disait autrefois, une grande « maison » Française n’a plus de situation politique ni, si l’on veut, de situation sociale officiellement reconnue. Il s’en faut pour-