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la chronique

qu’à se montrer philosophe. Il n’a touché à l’histoire qu’à travers ses romans ; il a cherché à amuser et non à instruire, on ne saurait trop le répéter. Sans lui pardonner la diffusion de regrettables erreurs, on doit lui savoir gré des amusements honnêtes qu’il a procurés à plusieurs générations. Combien cette honnêteté ressort, en effet, dès qu’on la compare aux défaillances morales de ses successeurs et quelle différence entre de tels livres et ceux qui se sont disputés depuis la faveur publique : non pas du public fin et lettré qui veut lire autrement qu’il ne vit, mais de ce gros public qui cherche au contraire dans la lecture le miroir de sa propre vie, de ses passions courtes et de ses aspirations bornées. On trouvera sans doute que faire cette distinction revient à décerner à Alexandre Dumas un mince laurier : le brave homme avait plus d’esprit que d’orgueil ; il s’en serait contenté.

Balzac a enfin sa statue.

Balzac aura attendu bien longtemps la statue que Paris lui devait et, depuis plusieurs années,