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3 octobre 1893 fut signé un traité par lequel le gouvernement Siamois renonçait à toutes prétentions sur les territoires de la rive gauche du Mekong ; les provinces de Battambang et de Siem Reap étaient neutralisées ainsi qu’une zône de vingt-cinq kilomètres sur la rive droite du fleuve sur lequel le pavillon Français pourrait seul flotter désormais. La ville de Chantaboum, occupée par nos troupes, nous restait en gage jusqu’à complète exécution du traité et les sujets indigènes résidant au Siam et originaires de nos colonies étaient placés sous notre protection. On a dit depuis que ce traité était inexécutable et qu’il avait été fait dans le but de maintenir entre le Siam et la France un état de constante hostilité et de faciliter les agressions éventuelles de cette dernière puissance. Ce résultat n’était nullement prémédité, mais c’est bien celui qui a été atteint et presque entièrement par la faute de la France. Les alternatives de laisser-aller et de « colérisme » qui ont caractérisé l’action de nos agents au Siam ont eu pour conséquence d’énerver et d’exciter à la fois le gouvernement Siamois. Les Asiatiques sont extrêmement sensibles à la force ; mais ils démêlent vite la faiblesse derrière les apparences