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ger de mains que celle d’une république pourvu que cette république d’ailleurs soit elle-même un gouvernement sérieux et solide. La troisième république Française a vu en 1877, lorsque se retira le duc Decazes qui avait fait au quai d’Orsay un long séjour, s’ouvrir pour sa politique extérieure une ère d’instabilité qui n’a pris fin qu’en 1890 ; à cette date, M. Ribot devint ministre des Affaires Étrangères et garda trois ans son portefeuille. Depuis lors, à part quelques mois pendant lesquels il fut aux mains de MM. Develle, Casimir-Périer et Berthelot, ce portefeuille n’a appartenu qu’à deux titulaires, M. Hanotaux qui le conserva deux ans et demi et M. Delcassé qui le détient depuis bientôt cinq ans. Il est clair que la continuité de vues que suppose une telle stabilité a été éminemment favorable à la marche des affaires internationales ; mais les historiens de l’avenir seront peut-être surpris que la différence n’ait pas été plus marquée entre les deux périodes ; s’il y a eu autant de suite dans la politique extérieure de la république alors que ceux qui en avaient la haute direction passaient au quai d’Orsay comme des bolides, c’est que précisément ces services étaient assez fortement organisés et la ligne de conduite assez