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la chronique

« Ce n’est pas le développement de la richesse qui est le plus inquiétant, mais le développement de l’influence, la main mise sur les esprits et les intelligences, et sur les consciences ». Et il ne craignait pas d’ajouter ces paroles incroyables : « Je suis convaincu, pour ne parler ici que des Assomptionnistes, que si l’on avait tardé dix ans à déposer la loi que nous vous présentons, il n’aurait plus été au pouvoir d’aucun gouvernement de venir à bout de cette congrégation ». Quand il s’agit de sujets aussi graves, il y a des effets oratoires qu’un chef de gouvernement ne devrait pas se permettre. Pour apprécier la valeur réelle de celui-ci, il suffit de se rappeler que le nombre des membres des congrégations, en France, n’atteint pas 200.000 ; il y a environ 160.000 femmes et 40.000 hommes. On ne voit pas très bien l’ingérence électorale des Sœurs de Charité ou des Petites-Sœurs des Pauvres, non plus que des Carmélites ou autres ordres « contemplatifs » qui ne sortent jamais de leurs couvents. Les garde-malades et les missionnaires ont, en général, autre chose à faire que d’organiser les élections ; les éducateurs sont condamnés, par leur tâche même, à une certaine réserve ;