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chaque appel constituant une mobilisation complète de la partie appelée. Or, on appelle tous les ans la moitié des troupes actives et le quart des troupes de réserve. L’infanterie sert, la première année, un mois et demi et les douze années suivantes, seize jours tous les deux ans ; la cavalerie sert, la première année, trois mois et les dix années suivantes, dix jours par an ; l’artillerie sert, la première année, deux mois et les douze années suivantes, dix huit jours tous les deux ans… Les officiers et sous-officiers servent plus longtemps que les soldats, ayant à passer par différents « cours » ; c’est en ce sens que l’on peut dire qu’en Suisse « l’impôt militaire est progressif ». Ces simples indications suffisent à écarter l’idée de milices.

L’armée Suisse est encore peu connue. Créée en 1874, elle s’est perfectionnée, surtout dans les derniers temps, d’une façon merveilleuse. Les quelques missions étrangères qui l’ont vue à l’œuvre en ont été frappées d’admiration et il n’y a pas de doute que dans les détails si ingénieux de son organisation ne se trouvent des éléments de progrès dont les autres nations sont destinées à profiter. Trois remarques s’imposeront néanmoins à ceux qui seraient tentés d’accepter immédiatement le