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la chronique

il assiste aux manœuvres. Son successeur, M. Félix Faure, fait plus encore ; il les suit à cheval et, usant d’un privilège de sa charge, dont nul ne s’est avisé avant lui, il préside même quelques séances du Conseil supérieur de la guerre. C’est l’apogée du système conçu par Gambetta, ou plutôt c’en est l’aboutissement. La République et l’armée continuent leur marche parallèle, mais la main dans la main et non plus isolées. Les troupes que le Président Faure présente à l’Empereur Nicolas, lors de la fameuse revue de Chalons, en 1896, n’incarnent pas seulement une haute perfection technique, résultat de vingt-cinq années d’effort ; elles incarnent l’union intime des deux pouvoirs, produit du bon sens, de la patience et du patriotisme de tous.

Aspirations républicaines.

Il est dans le caractère Français de ne point savoir profiter du but atteint et de perdre aussitôt de vue le labeur accompli et le profit éventuel. L’opinion, d’abord charmée, oublia vite ce qu’il en avait coûté pour arriver à la situation présente