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suivre dans l’accomplissement de ces actes. L’inutilité est plus manifeste encore s’il ne s’agit que de la femme d’un homme de génie, recommandable uniquement par sa bonté, son élégance et ses infortunes conjugales ; cela constitue des titres insuffisants à occuper la postérité, quatre-vingt-dix ans plus tard, par un grand nombre de volumes. Imbert de Saint-Amand, en écrivant les Femmes des Tuileries, avait flairé le piège et l’avait soigneusement évité. Tout lui était prétexte à rappeler les grands événements auxquels ses héroïnes furent mêlées ; M. Frédéric Masson appartient à une autre école ; le cabinet de toilette le retient ; il ne cherche pas à pénétrer dans la salle des gardes, et la table à coiffure l’intéresse bien davantage que le guéridon sur lequel s’est signé tel traité qui modifia la face de l’Europe.

C’est là un des côtés un peu puérils de la napoléomanie dont nous n’avons pas d’ailleurs à trop nous excuser puisqu’elle sévit, par instants, chez les autres peuples. Après tout, Napoléon est assez extraordinaire pour que les auteurs s’attachent à lui, simples conteurs d’anecdotes aussi bien qu’historiens ou poètes.… Ils sont moins excusables de vouloir nous introduire dans l’intimité des grands