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golfier que le problème de la navigation aérienne est le mieux étudié, avec le plus d’acharnement et de conscience. Il se présente provisoirement sous quatre faces : monter le plus haut possible pour accroître le champ des expériences scientifiques ; perfectionner la construction des ballons ordinaires et se perfectionner soi-même dans leur maniement de façon à en tirer le meilleur parti possible ; établir le ballon dirigeable ; trouver le mécanisme qui permettra de pratiquer l’aviation. Les hauteurs atteintes sont considérables et le mérite des hardis aéronautes est d’autant plus grand qu’il n’y a, là-haut, aucune découverte sensationnelle à faire, aucun grand mystère à éclaircir, mais seulement une série d’observations à recueillir qui laissent le public inattentif et forment pourtant les discrets anneaux de la chaîne du progrès. Un peu plus d’attention est donnée aux grands trajets, si ceux qui les ont entrepris réussissent. La descente en Suède ou en Pologne 24 ou 36 heures après le départ de Paris, est un fait propre à frapper l’imagination ; par contre, le courage persévérant, l’intelligence réfléchie nécessaires à l’homme qui veut se rendre capable de courir ainsi les airs ne sont point appréciés d’en bas ; l’opinion garde