Page:Pierre de Coubertin - Chronique de France, 1901.djvu/182

Cette page a été validée par deux contributeurs.
170
la chronique

d’ailleurs, commence à s’éclairer sur ce problème Algérien et à saisir les éléments de la réforme nécessaire. Cette réforme est très simple, mais elle exige beaucoup de volonté et d’énergie ; il en faut toujours à une démocratie pour chasser la politique de quelque part et se défendre contre elle.

Le voisinage de la Tunisie a beaucoup contribué à faire la lumière dans les esprits. Les deux pays semblent n’en être qu’un. Le second est comme le prolongement géographique du premier. Rien de plus contraire, cependant, que la façon dont ils sont gouvernés et administrés, et rien de plus probant que la différence des résultats obtenus ici et là. C’est au Congrès de Berlin que M. Waddington, ministre des Affaires étrangères de France et délégué de la République, régla avec les représentants de l’Allemagne et de l’Angleterre la question Tunisienne. Ainsi préparée, l’expédition de 1881 fut prompte et décisive, et l’Italie, ne trouvant pas d’appui en Europe, dut renoncer à intervenir. L’occupation de la Tunisie était devenue une nécessité ; dès le règne de Louis-Philippe, M. Guizot avait marqué une ferme volonté de ne pas permettre à la Turquie