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envisagent l’éventualité de la banqueroute. Qu’importe en effet aux adeptes du collectivisme que la banqueroute survienne ; ils n’en ont cure si même ils ne la désirent pas ; on se trouve, pour la première fois, en face d’un parti auquel il n’importe point que les finances nationales soient prospères puisque de la succession à laquelle il vise, il écarte par avance les dettes de l’État, résolu à n’y point faire honneur.

Sans doute ce parti n’est pas au pouvoir ni même peut-être aussi voisin du pouvoir qu’il en a l’air parfois. Néanmoins, son avant-garde a pu travailler efficacement depuis deux ans à lui frayer la route. Ce travail a été très habile ; une certaine modération y a présidé, d’excellentes raisons ont été appelées parfois à lui servir d’étais. Nous avons fait remarquer d’ailleurs que si l’année 1901 s’était distinguée par une agitation ouvrière plus intense, par des conflits plus nombreux, aucune transformation d’un caractère menaçant ne s’était accomplie au sein des forces socialistes ; leur union ne s’est point faite ; leurs faiblesses n’ont point disparu ; elles n’ont point trouvé de procédés nouveaux ni de méthodes inédites pour arriver à leurs fins. Mais un premier contact a été établi