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de terre ; des contrats passés avec les compagnies de navigation permirent d’en assurer le transport sans qu’il fût besoin d’avoir recours à la flotte de guerre. Or, contre les puissances Européennes, c’est la flotte qui constitue la protection de l’Angleterre ; il n’y a du reste en Europe qu’une seule flotte qui puisse rivaliser avec la sienne, celle de la France, et à tort ou à raison, on s’imagine de l’autre côté du détroit, que la France elle-même ne saurait réussir à débarquer des soldats sur le sol britannique. C’est cette conviction qui donna à l’Angleterre tant de sécurité pour elle-même et tant d’assurance dans sa façon de parler aux autres. Sur le continent, au contraire, on raisonne volontiers sans tenir compte de cette situation et du moment que toute son armée se trouvait aux prises dans le Sud Afrique avec de terribles difficultés, la presse et l’opinion continentales, ne manquèrent pas de conclure que l’Angleterre était désarmée chez elle. Des points de vue si divergents contribuèrent grandement à aigrir les rapports ; il y eût, un peu partout, mais surtout en Allemagne et en France, des manifestations anglophobes d’un goût douteux ; sous l’influence de M. Chamberlain qui poursuit