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la chronique

confier cette besogne au ministre de la Guerre lui-même. Le général de Galliffet entra dans ces vues, parce qu’elles répondaient à son tempérament autoritaire. Remanier le conseil supérieur de la guerre en rognant sur ses attributions[1] au profit du ministre, lui convenait de tous points ; et sous le prétexte — parfois justifié, peut-être — que certains de ses droits étaient tombés en désuétude sous ses prédécesseurs, il mit à renforcer ses propres pouvoirs toute l’énergie dont il était capable. Son passé vaillant, son expérience incontestable, la rondeur et la netteté de ses allures lui donnaient, en tous les cas, une grande autorité et dans les discussions parlementaires, il savait, d’autre part, venger, s’il y avait lieu, l’honneur de l’armée en termes qui n’admettaient point de réplique. Il est probable, toutefois, qu’il n’eût pas toujours l’entière liberté de ses mouvements car il avait déjà donné certains signes d’impatience lorsqu’on le vit, pour se

  1. Le Président Félix Faure s’inspirait d’une idée toute contraire lorsque, se souvenant que ses attributions lui donnaient le droit de présider le conseil supérieur de la guerre, il le convoquait à l’Élysée, ce qui ne s’était pas fait avant lui ; l’armée fut sensible à cet hommage.