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et celles de l’État se partagent les élèves. Après s’être balancés quelque temps, les effectifs sont devenus inégaux ; la majorité a passé du côté ecclésiastique avec 91,000 élèves contre 86,000[1]. Le projet de loi prétendait remédier à cette situation en fermant aux élèves des maisons ecclésiastiques les carrières officielles. Cette proposition brutale ne fut pas du goût de la commission de l’Enseignement de la Chambre des Députés, qui, appelée à donner son avis, la rejeta par 14 voix contre 9 ; il est difficile de prévoir son sort définitif. Du reste, le gouvernement ne s’est pas montré très anxieux de hâter le vote de ces deux lois ; il trouvait son profit à les tenir suspendues comme des épées de Damoclès sur les têtes des modérés. Quand la discussion viendra

  1. Il est bon de noter que le nombre des externes de l’État va toujours en augmentant, tandis que les établissements ecclésiastiques ont surtout des internes. Or, les internats de l’État laissent si fort à désirer que des enquêtes ont été instituées, à plusieurs reprises depuis quinze ans, pour étudier les améliorations susceptibles d’y être introduites. Il semble donc, qu’en règle générale, les parents s’adressent volontiers à l’État si leurs enfants peuvent être externes et, dans le cas contraire, préfèrent les maisons ecclésiastiques, comme mieux tenues et mieux organisées.