Page:Pierre de Coubertin - Chronique de France, 1900.djvu/221

Cette page a été validée par deux contributeurs.
203
de france

littéraires, les groupements de toutes sortes qui se sont constitués en France depuis trente ans, entre fils de la même province, sont à cet égard, très symptomatiques ; le mouvement, il est vrai, n’est encore actif que dans les domaines de l’idée et du sentiment ; il ne pénètre les masses qu’avec lenteur ; il n’en est pas moins puissant et sincère. Or, il existe un moyen aussi simple que décisif, d’assurer la réforme, c’est d’autoriser les Conseils généraux des départements appartenant à la même province, à s’entendre, non dans les questions politiques qui doivent de toutes façons leur demeurer étrangères, mais dans les questions administratives qui sont de leur ressort. Par là se rétabliraient, peu à peu, les éléments constitutifs de la Province. Ni la « Commission de Décentralisation » nommée naguère par le Parlement, ni la Ligue privée, fondée plus récemment pour pousser aux mesures décentralisatrices, n’ont pourtant pris à cœur cette idée ; elles ont craint d’être accusées de viser au rétablissement de l’Ancien régime. Ces formules creuses, si agissantes sur l’esprit français, paralysent sans cesse les progrès du pays et l’égarent sur ses intérêts véritables. Nous n’en demeurons pas moins convaincus, que la question se