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ouvrières de prévoyance et d’assistance. Les augmentations ont été incessantes, et cela malgré le très réel désir qu’ont marqué, à plusieurs reprises, les commissions du budget, d’arriver à restreindre les dépenses. La voie des économies est donc obstruée. Y en a-t-il une autre ?

Quiconque jette un coup d’œil sur le tableau du budget français, ne peut manquer d’être frappé de ce fait que, quelles que soient la richesse et l’élasticité économique de la France, celle-ci est grevée d’une dette, entretient une armée et possède une administration qui sont, toutes trois, hors de proposition avec les ressources du pays. On ne peut amortir sérieusement la dette qu’en obtenant de forts excédents budgétaires ; le désarmement serait une folie, du moment que les autres puissances ne sont pas disposées à y participer. Reste l’administration. On pourrait là, tailler dans le vif ; mais étant donné le développement de près d’un siècle qu’ont pris les habitudes et l’esprit fonctionnaire en France, aucun gouvernement ne saurait porter la main sur cette arche sainte et réduire résolument le personnel administratif, s’il n’a, préalablement, décentralisé, réformé l’éducation, et enrichi à tout prix les colonies. Quand l’empire colonial