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chargés, en temps ordinaire, d’une besogne purement administrative, c’est là une singulière audace. Cette audace est soulignée et aggravée par le fait qu’on n’a pas même demandé à l’Académie française, c’est-à-dire à la réunion de lettrés la plus illustre du monde, ce qu’elle en pensait. L’idée que le département de l’Instruction Publique puisse décréter des modifications radicales dans le langage, sans y être autorisé par l’Académie française, aurait paru, il y a dix ans (ce qu’elle est en réalité et ce qu’elle restera), une idée absurde. Les académiciens ont fait preuve en cette affaire de beaucoup de dignité et d’esprit de conciliation ; mais ils ne sauraient oublier l’affront qui leur a été fait et ils n’en demeurent pas moins, devant l’opinion, les gardiens les plus qualifiés de la langue et de la littérature nationales.

Des motifs indiqués par les auteurs de cette étrange entreprise, aucun n’a de valeur. Ils ont invoqué successivement les intérêts des étrangers, des candidats aux examens et des élèves de l’école primaire. Il faut être peu au courant des langues étrangères, pour croire que ceux qui les parlent trouveront désormais plus facile, l’acquisition de