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la chronique

libérer de toute règle, bref, courir successivement aux quatre points de leur horizon ; et il s’en faut que ce mouvement perpétuel soit infécond. On en aurait eu la preuve assurément, si, à l’occasion de l’Exposition universelle, avait pu être organisée une « Décennale » du théâtre. Les reprises conviennent parfaitement aux années d’Exposition, à condition toutefois qu’on reprenne ce que l’on a de mieux et non point à la diable et n’importe comment, mais en faisant les frais et les efforts nécessaires. Si en même temps que Cyrano de Bergerac, l’Aiglon et Madame Sans-Gêne nos visiteurs étrangers avaient pu entendre, par exemple, le Prince d’Aurec et les Tenailles, la Loi de l’Homme et Ma Cousine, Izeyl et Théodora, l’Envers d’une Sainte et Les Mauvais Bergers et bien d’autres pièces encore qui ont marqué dans les annales dramatiques de ces dernières années, ils auraient été frappés de ces caractères de vie intense, de recherche opiniâtre et d’audace heureuse qui sont l’honneur de notre théâtre actuel. Ils auraient pu, en s’en allant, s’arrêter un instant aux flancs des Vosges, dans les vallons ombreux Maurice Pottecher a installé ses curieux Théâtres du Peuple… il est peu probable que dans aucun autre pays, l’art