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Le Théâtre.

Notre théâtre a une bien autre élasticité ; ce ne sont pas seulement des formes nouvelles qu’il cherche, ce sont des principes nouveaux d’art dramatique. Tandis que la comédie et le drame évoluent librement, des genres audacieux se sont installés à leurs côtés, qui vont de l’extrême mysticisme à l’extrême réalisme, en employant les procédés les plus divers et en visant les buts les plus opposés. Il y a place, à la fois, sur les scènes françaises, pour les productions d’un Rostand, d’un Bornier, d’un Sardou, d’un Curel, d’un Lavedan, d’un Hervieu, d’un Richepin, et derrière ceux-là, dont le public a dès longtemps consacré le talent, combien d’autres ont récolté fréquemment des applaudissements mérités ! On peut tout reprocher à nos auteurs dramatiques actuels, sauf de manquer de variété et d’esprit d’entreprise. On les voit tour à tour, se préoccuper d’émouvoir, de diriger, de convertir et de révolter — écrire en vers et en prose, ou même en vers libres et en prose rimée — faire appel à la mise en scène, puis la dédaigner — revenir aux plus anciennes traditions, puis se