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la comédie
Le Messaiger

Ilz ont loüé pour le service d’eux
Quelques oyseaux pauvres et souffreteux,
Qui diligens d’aller gagner leur vie
Ont avancé nephelococugie.

Genin

Que servoient-ilz ?

Le Messaiger

Que servoient-ilz ? Les Cicoignes voloient
Dedans la terre, et de là s’en alloient
De leur long bec à la pointe crochue
Portant en l’air de l’ardoize menue
Et de la brique, et jettoient leurs fardeaux
Tous estenduz sur la nue à monceaux ;
D’un ordre long les Grues accourantes
Deçà, delà apportoient diligentes
De gros tuffeaux, qu’elles tenoient aux piedz
Et les bailloient aux Herons dediez
A les tailler, les mettre en escarreure,
Et les orner de subtile mouleure,
Lesquelz n’usoient de riflard, de marteau,
Ny de bec-d’asne ou d’un pointu ciseau
Pour travailler comme ceux de la terre
Qui dextrement besongnent sur la pierre ;
De tout cela leur bec aigu au bout
Servoit assez et suffisoit pour tout,
Tranchant plus fort que n’eust faict une lame
D’un fin acier qui toute chose entame.

Genin

Qui fournissoit de mortier, dy-le-moy ?
Vous en aviez loüé, comme je croy.