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la comédie

Cornue feut Isis, fille du vieil Inache,
Ayant son corps caché dans une belle vache,
Et cornu feut le filz du Pylien Nelé,
Le fort Peryclimene, auquel feut escoullé
Par son ayeul Neptune un pouvoir admirable,
Ores d’estre Taureau ou quelqu’autre semblable,
Et la race de Cadme, Actéon le veneur
Eut deux cornes au front à son très grand malheur.
Les fleuves sont depeintz à leurs sources sacrées
De deux cornes ayans les testes honorées,
Et comme eux l’Achelois on eust aussi orné,
Ne feust que par Hercul’ son front feust ecorné.
Cornu est le Soleil, la Lune a double corne,
Et dans le firmament, cornu le Capricorne,
Le Bélier, le Taureau, trois astres radieux
Qui luisent clairement en la vouste des Cieux.
Le Dieu Nyctelien engendré de Semele
Porte dessus le front une corne jumelle,
Comme sont les Satyrs et Pan le Dieu berger,
Et cornu fut Jupin quand il voulut changer
Son corps, qui enduroit un amoureux martyre,
En Taureau, en Belier, et en cornu Satyre,
Se faisant adorer maintenant du surnom
De Jupiter bélier par les prestres d’Ammon.

Le Messaiger

Où est, où est Genin ? Qu’on le m’asseure ;
Où est Genin, où est-il à ceste heure ?

Genin

Que me veux-tu ? diz, parle, me voicy.

Le Messaiger

Noz murs sont faictz, et nostre ville aussi.

Genin

Tout est-il bien ?