Page:Pierre Le Loyer - La Néphélococugie, édition de 1869.djvu/119

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
107
néphélococugie
L’Alchemiste

Escoute encor cecy tant seullement :
Lorsque Mercure une estoile divine
S’ira meslant au Soleil radieux
Et que tous deux leur aspect gratieux
Voudront darder sur la claire Dictynne,
Le jaune Roy, et la Royne argentine,
Espris d’amour ce tyran furieux,
De leurs baizers molz et delicieux
Eschaufferont lentement leur poictrine.
Hanche sur hanche, et le flanc sur le flanc,
Le jaune Roy pressant l’yvoire blanc
Engendrera une fille nouvelle
Qui en naissant toute blanche sera :
Et par le temps blonde, vermeille et belle,
Comme Phœbus en clarté reluira.

Genin

Parle autrement, ou tais-toy, je te prie,
Tu m’as si bien de ta Philosophie
Le corps, l’esprit et le cœur esperdu,
Que t’entendant je ne t’ay entendu.

L’Alchemiste

Mais que veux-tu me donner de salaire
Si devant toy l’espreuve je peux faire
De ce qui faict ton esprit estonner.

Genin

Quant est de moy, je n’ay rien à donner.

L’Alchemiste

Pour peu d’escus dont me feras largesse,
Je chargeray tes Cocus de richesse,
Qui en tresors seront plus plantureux
Quo n’ont esté les Attales heureux,