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L’ASTRONOMIE.

Chaque jour il confie à la presse fidèle
De faits mieux observés une moisson nouvelle ;
Mais n’allons plus sonder, follement indiscrets,
De la marche des deux les éternels secrets :
Sachons abandonner d’insolubles problèmes ;
Que notre orgueil échappe à l’attrait des systèmes.
Il est de ces esprits, du monde séparés,
Sublimes, loin de nous, dans l’espace égarés ;
Laissons-les, sans troubler leurs conquêtes paisibles,
Tenter ces régions pour nous inaccessibles :
Le monde ne sait pas qu’ils habitent les cieux.
Ainsi près du soleil, loin de nos faibles yeux,
L’oiseau de Jupiter aux ailes étendues
Aime, combat, triomphe, et plane dans les nues.
Qu’Herschel poursuive au loin ces nuages confus,
Dans l’espace pour lui par milliers répandus,
D’atomes vaporeux lumineux assemblage,
Où déjà la comète et se forme et surnage ;
Qu’il y cherche une terre, et qu’un soleil nouveau
Dans ces cieux agrandis allume son flambeau ;