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XIV

corps à la Madeleine, et tandis qu’ils sont au Dépôt, des malheureux ont-ils l’infâme mission de venir les dépouiller de leur bière ? N’est-ce pas une violation de tombeau des plus révoltantes ! Ce cercueil, qui renferme les restes mortels d’un père, d’une mère chéris ; qui a été acheté par des enfans indigens, ou fourni par la charité publique, n’est-il pas un objet doublement sacré ! Qui vous donne le droit de vous en emparer ? Ah ! sans consulter la loi qui vous en fait un crime, si vous aviez vu cette jeune femme en pleurs, employer jusqu’à son dernier sou pour pouvoir déposer l’enfant qu’elle chérissait, dans cette frêle caisse que vous convoitez, oseriez-vous y porter vos mains sacrilèges, et ne reculeriez-vous pas à cette seule pensée !

Toutefois, à chacun ses œuvres, et ne rendons pas l’administration actuelle coupable des monstrueux abus qui existent ; elle les a trouvés subsistant en arrivant au pouvoir, et, pour son propre honneur, croyons même qu’elle n’en est pas informée.

Mais les choses ne peuvent, sans crime, rester dans cet état plus longtemps : il faut