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DES POTTOWATOMIES

sors par conséquent jamais sans un bon couteau, un casse-tête ou une canne à épée. On trouve aussi des serpents, parmi lesquels je nommerai la tête de cuivre, la couleuvre, le serpent noir et le serpent à sonnettes[1]. La campagne, les forêts,

  1. Serpent à sonnettes ou crotale (en anglais rattle-snake), genre de grands serpents, longs de 1 m 50 à 2 mètres, dont la queue est terminée par une série de pièces cornées plus ou moins nombreuses, sorte d’anneaux mobiles les uns à la suite des autres, qui, lorsque l’animal agite sa queue, produisent le même effet qu’un bruissement ou qu’une agitation d’une suite de grelots, bien qu’on n’entende pas de son qui puisse être appelé métallique. Ces pièces cornées résultent de la chute incomplète du dé écailleux dont l’extrémité de la queue de ces serpents est armée. Ils ont des formes trapues, une tête grosse, à museau court, et des écailles épaisses. Ils habitent les lieux marécageux de l’Amérique, et se nourrissent de petits animaux. Ils sont vivipares. Le serpent à sonnettes est très-venimeux : la violence du venin inoculé par sa morsure est telle, qu’elle suffit pour faire mourir en quelques heures un homme, un animal de forte taille ; la subtilité de ce venin se conserve, dit-on, même après la dessiccation de l’animal. Ce venin paraissant agir en vertu d’une grande puissance sédative et stupéfiante qui est en lui, on a proposé de le combattre par des stimulants, notamment par l’eau-de-vie. La prénanthe passe aussi pour un excellent antidote de ce poison.

    Voici un cas d’empoisonnement suivi de la mort en cinq heures :

    Le Commonwealth de Leavenworth (États-Unis) raconte que le 25 avril 1872, dans le comté de Pottowatomie, un nommé Jacques Vieux, beau-père de George L. Young, habitant près de Belleville, alla prendre dans une grange du maïs pour le planter. Il aperçut quelques épis plus longs et plus gros que les autres