Page:Pierre-Jean De Smet - voyages aux Montagnes Rocheuses.djvu/437

Cette page a été validée par deux contributeurs.
389
DES POTTOWATOMIES

hommes, tout doit fuir autour d’eux ; leurs cris, les hurlements qu’ils poussent sont affreux ; ils se jettent les uns sur les autres, se mordent le nez et les oreilles et s’entre-déchirent d’une manière horrible. Depuis notre arrivée parmi eux, quatre Ottoes et trois Pottowatomies ont été tués au milieu du désordre causé par l’ivresse.

Celui qui a commis un meurtre est mis à mort par les parents de la victime, à moins qu’il ne rachète son propre corps et ne couvre le sang en leur payant des chevaux, des robes (peaux de buffles), etc. S’il se présente à eux pour expier son crime, et que personne n’ait le triste courage de l’immoler, comme il arrive assez souvent, alors il s’est lavé du meurtre, et ne doit rien payer. Un de nos voisins ayant assassiné sa femme en fut quitte en payant un cheval à chacun des frères de celle-ci. Le meurtrier se peint pendant quelque temps le visage en noir et les lèvres en rouge, pour montrer qu’il est avide de sang et qu’il veut s’en rassasier.

Quand le mari ou la femme meurt, celui des époux qui survit paye aux parents du défunt la dette du corps en argent ou en chevaux, et chacun selon ses moyens : celui qui négligerait de payer cette dette serait en danger de voir détruire tout ce qu’il possède. La femme doit porter le deuil pendant une année après la mort de son mari, c’est-à-dire qu’elle ne peut ni se peigner, ni se laver ; seulement quand la vermine la ronge, une