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TRADITIONS, MOEURS ET COUTUMES

ne sera pas de sitôt oublié chez les Pottowatomies ; l’église où le service divin se célébra était peut-être la plus pauvre du monde ; mais douze jeunes néophytes, qui trois mois auparavant n’avaient aucune connaissance de la loi de Dieu, y chantaient la messe d’une manière vraiment édifiante. Le R. P. Verreydt prêcha sur la dévotion à la Mère de Dieu ; je fis ensuite une instruction sur les cérémonies et sur la nécessité du baptême, et je conférai ce sacrement à une vingtaine d’adultes : la femme du grand chef était du nombre. Cette personne est très-charitable, elle a du zèle et jouit d’une grande estime parmi ceux de sa nation ; il est à espérer que sa conversion attirera beaucoup d’autres Indiens à notre sainte Religion. Après la messe, je bénis quatre mariages. Le soir, nous fîmes une visite à l’une de ces familles converties ; toute notre petite congrégation était rassemblée pour rendre grâces à Dieu des insignes bienfaits dont il les avait comblés durant cette fête. Ces braves gens parcourent à présent la campagne en tous sens pour gagner leurs proches parents et ceux de leur connaissance, les engager à se faire instruire et à jouir avec eux du même bonheur. Plusieurs sauvagesses dont les parents, encore païens, ne voulaient pas nous avertir, se sont traînées, toutes malades qu’elles étaient, à la distance de deux à trois lieues, pour venir nous demander le baptême avant de mourir. Je pourrais vous rapporter beaucoup d’autres traits