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CHEZ LES TRIBUS INDIENNES

P. S. Je vous envoie ci-joint la copie d’une lettre du P. Mengarini dans laquelle il me donne des détails sur ce qui s’est passé à Sainte-Marie pendant mon voyage au fort Vancouver.

Copie d’une lettre du P. Mengarini au P. De Smet.
Sainte-Marie, le 28 juin 1842.
Mon révérend Père,

Grâce à Dieu, nos espérances commencent à se réaliser. Un changement salutaire s’est visiblement opéré dans notre peuplade dont les chefs et les membres nous font déjà goûter, par leur conduite vraiment édifiante, les plus douces consolations.

Le jour de la Pentecôte a été pour nous et pour nos chers néophytes un jour de bénédiction et de grâces : quatre-vingts d’entre eux ont eu le bonheur de recevoir pour la première fois le pain des Anges. Leur assiduité pendant un mois aux instructions, que nous leur donnions trois fois par jour, nous avait assurés de leur zèle et de leur ferveur. Une retraite de trois jours, qui a servi de préparation plus immédiate, nous en a convaincus davantage. Dès le matin, de nombreuses décharges de fusil annonçaient au loin l’arrivée du grand jour. Au premier son de la clochette, une foule de sauvages se pressèrent vers notre église. Un des Pères, en surplis et en étole, précédé de trois enfants de chœur dont l’un portait la bannière du