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CHEZ LES TRIBUS INDIENNES

un mot, me disait-il. C’est un homme fort intelligent. L’ancien grand chef, vieillard octogénaire, a été baptisé sous le nom de Josse.

Leur territoire, au printemps, enchante le voyageur qui le traverse : on y rencontre de belles plaines émaillées de fleurs curieuses pour le botaniste, et entourées de magnifiques forêts de pins, d’épinettes et de cèdres. À l’ouest, le pays est ouvert, l’œil se promène sur une étendue de plusieurs journées de marche ; au sud, à l’est et au nord, on aperçoit de hautes montagnes, cimes sur cimes ; les plus éloignées sont couvertes de neiges et se perdent dans les nuages. Le lac présente un beau coup d’œil, il peut avoir une trentaine de milles de circonférence ; il est profond et rempli de poissons, particulièrement de truites saumonées et communes, de carpes et d’une petite espèce de poissons huileux très-délicats qui ressemblent à l’éperlan. La rivière Spokane prend sa source dans ce lac et traverse toutes les plaines des Cœurs-d’alêne. Une vallée très-fertile de quatre à cinq milles d’étendue entoure le lac : tous les printemps, à la fonte des neiges, des inondations, qui ne durent guère que quatre à cinq jours, en augmentent, comme en Égypte, la fertilité. Les patates y viennent à merveille et dans la plus grande abondance.

La rivière Spokane est large, rapide, profonde au printemps, et offrant une suite de courants et de cascades comme toutes les autres rivières du