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CHEZ LES TRIBUS INDIENNES

de notre séjour parmi eux, il nous a été possible de baptiser tous les adultes ; comment, quatre mois plus tard, nous en avons pu admettre un grand nombre à la communion fréquente. Il y a des familles entières qui ne passent pas un dimanche sans s’approcher de la sainte table. Souvent nous entendons vingt confessions de suite sans y trouver matière d’absolution.

Cette année nous avons célébré le mois de Marie, et, je puis le dire, avec autant d’édification que dans les paroisses les plus pieuses d’Europe. À la fin du mois, une statue a été portée en triomphe à l’endroit même où la divine Mère a daigné nous favoriser de l’apparition mentionnée plus haut ; depuis lors il s’est établi là comme une espèce de pèlerinage sous le nom de Notre-Dame de la prière ; on ne passe plus dans le chemin qui regarde le pieux monument, sans s’y arrêter pour prier à genoux ; les meilleures âmes y viennent prier régulièrement deux fois le jour ; aux prières les enfants ajoutent l’offrande des plus belles fleurs qu’ils trouvent dans les prairies.

Le jour de la fête du Sacré-Cœur, ce monument, orné de fleurs et de guirlandes, a servi de reposoir, et, pour la première fois, sous les yeux de leur Mère, les enfants de la peuplade ont reçu la bénédiction du saint Sacrement ; bonheur qu’ils ont depuis cette époque tous les dimanches après vêpres. La pratique de la dévotion au Sacré-Cœur est déjà connue de plusieurs : pour l’augmenter