Page:Pierre-Jean De Smet - voyages aux Montagnes Rocheuses.djvu/372

Cette page a été validée par deux contributeurs.
324
UNE ANNEE DE SÉJOUR

Ce sont les Iroquois du nord, sauvages dont autrefois la cruauté l’emportait sur celle des Pieds-noirs, qui maintenant ont fait connaître le vrai Dieu aux Têtes-plates, et leur ont inspiré le désir d’avoir des Robes-noires. À leur tour, ces bons Têtes-plates qui se sont exposés à tant de dangers pour obtenir leurs pères spirituels, qui ont fait de si grands sacrifices pour mériter le titre d’enfants de Dieu, ne pourrons-nous pas les juger dignes de devenir des Apôtres ? Dans leur village, querelles, inimitiés, batailles, médisances, sont autant de misères inconnues ; au contraire, dans leurs rapports entre eux, quelle probité ! quelle sincérité ! quelle droiture ! à l’égard de leurs Missionnaires, quelle confiance ! Elle va si loin, qu’il ne leur vient pas même dans l’idée qu’ils puissent dire autre chose que la vérité, vouloir autre chose que leur plus grand bien. Aussi, croire les mystères de notre sainte Religion, s’approcher du tribunal de la pénitence, observer les commandements de l’Église, tant d’autres difficultés qui paraissent insurmontables à l’orgueil ou à la lâcheté de tant de chrétiens civilisés, ne sont pour eux que des tâches faciles. La première fois qu’on leur demanda s’ils croyaient de tout leur cœur tout ce qui était contenu dans le symbole des apôtres, ils répondirent : Oui, beaucoup. Quand on leur parla de la confession, quelques-uns voulaient qu’elle fût publique ; c’est ce qui explique comment, dès le troisième mois