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AUX MONTAGNES ROCHEUSES

Pour ne pas revenir trop souvent sur les mêmes détails, je dirai ici que pendant ce voyage de quarante-deux jours, j’ai baptisé cent quatre-vingt-dix personnes, dont vingt-six adultes vieux ou malades, et que j’ai prêché à plus de deux mille Indiens, venus exprès des différentes parties de ces montagnes pour entendre la parole de Dieu. J’ose espérer que, conduits par une grâce et une Providence si visibles, ils ne tarderont pas à se ranger tous sous l’étendard du divin chef, Notre-Seigneur Jésus-Christ.

J’ai trouvé parmi ces Indiens plusieurs petits enfants baptisés par le révérend et zélé M.  Demers, excellent prêtre canadien qui demeure à Wallamette, non loin de l’océan Pacifique, et qui a fait plusieurs excursions jusqu’au fort Colville.

Nous passâmes le dimanche 7 novembre, en pratiques de dévotion auprès de trois familles de Kalispels sur le bord du lac de ce nom, où nous étions arrivés la veille, comme je l’ai dit plus haut. Deux chaloupes chargées de marchandises et conduites par huit métis engagés à la Compagnie de la baie d’Hudson, y arrivèrent à temps pour assister aux offices divins. Parmi eux se trouvait Charles, l’interprète Tête-plate qui m’avait rendu l’année dernière de si grands services. Je rendis vivement grâces à Dieu de cette bonne fortune : il était en route pour venir me rejoindre encore cette année. Je dois cet excellent interprète au cligne et respectable gouverneur de l’honorable