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VOYAGES

Celle que l’Église nous permet d’appeler notre vie, notre douceur et notre espoir, puisqu’il a plu à la divine bonté que les grandes consolations nous vinssent les jours de ses fêtes. C’est le jour de sa glorieuse Assomption dans le ciel, que nous avons rencontré lavant-garde de nos chers néophytes et que, pour la première fois, nous avons assisté à leur pieuse réunion. C’est le dimanche de l’octave que nous avons célébré tous les trois au milieu d’eux les saints mystères. C’est huit jours après, que ces bons sauvages se consacrèrent, eux et leurs enfants, au Cœur immaculé de Marie. C’est le jour où l’Église célèbre la fête de son saint Nom, que le camp du grand chef renouvela cette consécration au nom de toute la peuplade. C’est le 24 septembre, fête de Notre-Dame de la Merci, que nous arrivâmes sur le bord de la rivière qui est encore appelée la Racine-amère, mais où doivent bientôt couler le lait et le miel. C’est le premier dimanche d’octobre, fête du Saint Rosaire, que nous nous sommes fixés dans la terre promise, en plantant une grande Croix sur le sol destiné à la première réduction, circonstance qu’on m’assure avoir été prédite par une petite fille de 12 ans, baptisée et morte pendant mon absence, comme je l’ai rapporté antérieurement dans une autre lettre. Que de motifs d’encouragement vint encore nous donner le deuxième dimanche du même mois ! Ce jour, l’évangile offre à nos espérances la belle parabole du festin ; ce jour, 10 octobre, un grand protec-