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VOYAGES

que dans cette vue on avait déjà fait choix de deux emplacements que l’on croyait convenables ; qu’on n’attendait plus que notre présence pour prendre une dernière détermination, et que l’on comptait tellement sur notre arrivée prochaine, qu’en partant de la Rivière-verte, le chef y avait laissé trois de ses gens pour nous attendre, en leur recommandant de tenir bon autant qu’ils pourraient.

Ici, que de choses à ajouter, non moins édifiantes que curieuses ! Mais avant de m’engager dans ce sujet intéressant, je dois prendre congé de nos compagnons de voyage, qui nous quittèrent au Fort-Hall, et payer à M.  Ermatinger, commandant du fort, le tribut de reconnaissance que nous lui devons. Quoique protestant de naissance, ce brave Anglais nous fit l’accueil le plus amical. Plusieurs fois il voulut nous avoir à sa table ; non-seulement il nous remit au prix coûtant, c’est-à-dire, pour le tiers de leur valeur dans le pays, toutes les choses dont nous avions besoin, mais encore il y ajouta en pur don plusieurs objets qu’il croyait pouvoir nous faire plaisir. Il fit plus, il promit de nous recommander à la bienveillance du gouverneur de l’honorable Compagnie anglaise de la baie d’Hudson, déjà prévenue en notre faveur, et, ce qui est encore plus digne d’éloges, de seconder notre ministère auprès de la nombreuse nation des Serpents, avec laquelle il était en relation. Tant de zèle et de générosité lui donnent