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AUX MONTAGNES ROCHEUSES

sâmes la rivière de Médecine, la rivière de la Chapelle, la rivière de Jacques et le Vermillon.

La nation siouse est très-nombreuse et guerrière ; elle se divise en plusieurs tribus. Sur les meilleures informations que j’ai pu obtenir, les Santees et les Jantons sont au nombre de 3,000, les Jantonnais 4,300, les Pieds-noirs 1,500, les Ampapas 2,000, les Brûlés 2,500, les Sausares 1,000, les Minnikanjoos 2,000, les Ogallalas 1,500, les Deux-Chaudières 800, les Saoyns 2,000, les Unkepatines 2,000. Ce sont là les Sioux du Missouri. On en trouve encore de huit à dix mille sur le Mississipi, dispersés en différentes bandes, depuis la rivière des Moines jusque sur la rivière Rouge.

La forme des loges sauvages est digne d’attention ; chaque tribu a une forme différente, qu’il est facile de reconnaître. L’extérieur des loges siouses est gai ; elles sont peintes en lignes onduleuses rouges, jaunes et blanches, ou décorées de figures de chevaux, de cerfs et de buffles, de lunes, de soleils et d’étoiles.

Parmi les Sioux, comme parmi les Arikaras, les guerriers qui se préparent à une expédition sont soumis à un jeûne très-rigoureux de plusieurs jours. Ils ont à cet effet une loge religieuse où ils étendent une peau de buffle et plantent un poteau peint en rouge ; au sommet de la loge est attachée une peau de veau contenant toutes sortes de devises. Là, pour obtenir le secours du Grand-Esprit,