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VOYAGES

désirait absolument de connaître, disait-il, les paroles que j’avais à leur communiquer de la part du Grand-Esprit ; et en même temps ces jeunes gens seraient pour moi une sauve-garde contre les sauvages mal intentionnés.

Deux jours après, nous rencontrâmes un sauvage chargé de viande de vache. Voyant que nous étions sans provisions, il jeta sa charge à terre en nous priant de vouloir l’accepter, « car, nous disait-il, vous approchez du fort, où le gibier est très-rare. »

Nous arrivâmes au fort Pierre le 17 octobre.

Voici les noms des principaux chefs que nous rencontrâmes sur notre route : le Corbeau-de-fer, le Bon-Ours, la Main-du-chien, les Yeux-noirs, l’Homme qui ne mange point de vache, l’Homme qui marche nu-pieds. Ce dernier est le chef des Pieds-Noirs. Les principales rivières que nous avons traversées pendant ce trajet sont : la rivière du Cœur, la rivière au Boulet, la rivière Grande, le Moreau et la grande Sheyenne.

Après avoir passé quelques jours au fort Pierre, je me remis en route pour le fort Vermillon, dans la compagnie de deux Canadiens. Les plaines que nous traversâmes étaient presque entièrement dénuées de bois ; souvent nous fûmes obligés d’apprêter nos aliments avec du foin qu’il fallait faire flamber constamment. Nous ne rencontrâmes que très-peu de sauvages dans ce voyage de 19 jours : la plaine était brûlée. Nous traver-