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la grâce et de la gaieté du xviiie siècle : La Fare et Chaulieu, Dorat (avec les vignettes d’Eisen), Gentil Bernard et Gresset, Berlin, Léonard et Parny ! Ah ! les aimables enchanteurs, les joyeux compagnons, les élégants poëtes !… En tête des œuvres du chevalier de Berlin, reliées en maroquin vert, on lit ce memento, signé J. J. (délicieux spécimen des annotations que le maître se plaisait à écrire sur ses livres préférés) :

Aimer est un destin charmant :
C’est un bonheur qui nous enivre
Et qui produit l’enchantement.
Avoir aimé, c’est ne plus vivre,
Hélas ! c’est avoir acheté
Cette accablante vérité,
Que les serments sont un mensonge,
Que l’amour trompe tôt ou tard,
Que l’innocence est un grand art
Et que le bonheur est un songe.

Paul Lacroix (on le voit de reste) avait raison d’appeler son ami Janin le bibliophile du cœur !

Quelle variété ingénieuse dans la collection