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C. — Quant à la partie orientale de la chrétienté visible actuelle, je la considère, non par préjugé ni par partialité, mais par un zèle fondé sur la conviction et la conscience, comme la partie saine du grand corps de la chrétienté visible. Vous avez pu en avoir des preuves pendant toute la durée de nos entretiens. J’y ajouterai ici encore quelques observations.

L’Église de Géorgie, fondée au quatrième siècle, restée depuis ce temps jusqu’à nos jours séparée et indépendante d’autres Églises, et, par sa position même, étrangère à toutes les dissensions qui avaient lieu entre l’Église d’Orient et celle d’Occident, cette Église est jusqu’ici parfaitement identique avec l’Église orientale. Comment s’expliquer cette identité, sinon parce que telle était toute l’Église ancienne, dans laquelle elles ont toutes les deux leur origine commune ?

Dans ces derniers temps on a découvert en Orient l’ancienne Église syriaque, qui depuis l’antiquité est restée isolée des autres. Les Recherches chrétiennes en Asie du docteur Buchanan, publiées en 1812, font voir que cette Église, tant dans plusieurs parties de sa confession que sous le rapport de la hiérarchie, est sans comparaison plus rapprochée de l’Église orientale actuelle que de celle d’Occident. Voilà de nouvelles preuves d’une forte union entre l’ancienne Église œcuménique et l’Église orientale actuelle ; c’est pourquoi j’appelle la dernière la partie saine du grand corps de la chrétienté. Je rends grâces à Dieu qui, par sa providence miséricordieuse, a bien voulu que je fusse aussi uni à cette partie par la confession de foi et la participation aux saints sacrements, et je désire de tout mon cœur que tous ceux qui cherchent à croître dans la vraie foi en Jésus-Christ