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cier à ses opinions particulières, que je trouve, après un examen proportionné à mes forces, ou mal fondées, ou tout à fait fausses. Mais comme je ne sais pas en quel nombre ni à quel degré les chrétiens occidentaux sont pénétrés de ces opinions particulières qui ont surgi dans l’Église occidentale, ni avec quelle constance chacun d’eux se tient « à la pierre angulaire » de l’Église universelle, Jésus-Christ, la juste considération que j’ai témoignée pour la doctrine de l’Église orientale ne va nullement jusqu’au jugement, et bien moins encore jusqu’à la condamnation des chrétiens occidentaux et de l’Église occidentale. D’après les lois ecclésiastiques même, je laisse l’Église d’Occident, comme une église particulière, au jugement de l’Église universelle, et les âmes chrétiennes au jugement ou plutôt à la miséricorde de Dieu.

S. — En tout cas, vous préférez l’Église d’Orient à celle d’Occident ?

C. — Vous avez dû vous en apercevoir.

S. — Je suis désireux que vous me montriez plus clairement comment réunir dans cette préférence et le zèle et la tolérance.

C. — Au lieu d’entrer dans des recherches difficiles sur ce sujet, je tâcherai, au moyen de quelques images, de vous expliquer mes idées, dont, au reste, vous êtes libre de juger comme bon vous semble.

En m’appuyant sur la parole de Dieu, je me représente l’Église universelle comme un seul grand corps. Jésus-Christ est pour lui en même temps le cœur, ou le principe de vie, et la tête, ou la Sagesse qui gouverne. C’est à lui seul que sont connues la juste mesure et la construction intérieure de ce corps. Nous ne connaissons que ses diverses parties et son image extérieure,