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C. — Mais je m’étonne qu’il ne se soit pas aperçu que cette circonstance perd toute sa force par une autre dont il fait mention immédiatement après : évêque de Lyon, dit-il. L’Église de Lyon, ou en général l’Église gallicane, par les circonstances de lieu et de nation, appartenait depuis les temps anciens à l’Église occidentale ; c’est pourquoi Irénée a dû parler de l’Église romaine non comme un Grec, c’est-à-dire comme une personne étrangère, mais comme un Latin, c’est-à-dire comme appartenant à l’Église romaine.

S. — Je voudrais pourtant entendre les paroles mêmes d’Irénée.

C. — Le catéchiste français cite lui-même le passage sur lequel il s’appuie, dans l’ouvrage sur les hérésies, livre III, ch. iii. Voici les paroles d’Irénée :

« Chaque Église, c’est-à-dire les fidèles de chaque lieu, doit s’adresser, à cause de sa primauté supérieure (propter potentiorem principalitatem, διἁ τὸ ἐξαίρετον προτεῖον, à cette Église (c’est-à-dire à l’Église fondée et édifiée à Rome, par les deux plus célèbres apôtres, Pierre et Paul, comme l’auteur le dit un peu plus haut), dans laquelle, par ceux qui sont répandus partout, s’est toujours conservée la tradition apostolique. »

S. — Que signifie ici, à votre avis, cette primauté supérieure de l’Église romaine ?

C. — À quoi bon ici mon avis ? Vous connaissez déjà à ce sujet le jugement de l’Église œcuménique, qui, dans le vingt-huitième canon du quatrième concile œcuménique, que j’ai déjà cité, s’est prononcée ainsi : « Les Pères ont agi d’une manière convenable en accordant le premier rang au siége de Rome, parce que cette ville est la capitale de l’empire. » Dans les