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de Phocas et obtint son amitié. C’est à cause de cela et aussi par la haine contre Cyriaque que l’empereur, cédant aux instances du pape Boniface, comme le dit un autre auteur toujours romain[1], décréta que le siége épiscopal de l’Église romaine apostolique fût à la tête de toutes les Églises. »

On dirait que le régicide et usurpateur Phocas transmit de cette manière au pape Boniface son propre esprit de domination. Ses successeurs sur le siége de Rome n’ont pas laissé cet esprit s’éteindre. Leur respect pour l’Église d’Orient et même pour les conciles œcuméniques diminua de plus en plus, et leur manque d’égards pour les anciens canons leur fit introduire une innovation après l’autre. Le concile in Trullo en reprend déjà ouvertement l’Église romaine, dans plusieurs de ses canons. Par exemple, le treizième canon de ce concile commence ainsi :

« Puisque nous avons appris que dans l’Église romaine il est reçu comme règle que ceux qui ont à recevoir l’ordination du diaconat ou du sacerdoce s’obligent à ne plus vivre avec leurs femmes, nous désirons, conformément à un ancien canon de la discipline apostolique (c’est-à-dire au cinquante et unième canon des Apôtres), que le mariage légitime des personnes revêtues d’un caractère sacré soit dès aujourd’hui intact. »

De même le canon cinquante-cinquième porte :

« Comme il est parvenu à notre connaissance que ceux qui sont dans la ville de Rome, les samedis de la sainte quadragésime, observent le jeûne, contrairement à l’ordre ecclésiastique à nous transmis ; il plaît au

  1. Paulus Varnefrid de gestis Longobard.