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dire qu’il n’espérait prouver que cette dernière thèse et non pas la première ?

S. — On pourra le voir par la suite de son argumentation.

C. — Dans la suite de son argumentation il ne parle non plus que de la primauté ; mais il en tire toujours la conclusion de l’autorité du pape comme chef de l’Église.

S. — Il prouve cependant par les témoignages des sept conciles œcuméniques que les Grecs reconnaissaient alors le pape pour chef de l’Église.

C. — Il réduit lui-même à néant ces témoignages, quand il dit que c’est la primauté du pape qui a été reconnue par les sept conciles œcuméniques, et non pas l’autorité du pape sur toute l’Église comme son chef. Mais moi je prends aussi à témoin les sept conciles œcuméniques qu’alors les Grecs ne reconnaissaient point le pape pour chef de l’Église. Vous n’avez qu’à écouter ces témoignages et juger vous-même de quel côté est la vérité.

Le sixième canon du premier concile œcuménique porte : « Que les anciennes coutumes établies en Égypte, en Libye et dans la Pentapole soient maintenues en vigueur ; en sorte que l’autorité sur toutes ces provinces soit à l’évêque d’Alexandrie, puisque c’est aussi l’usage de l’évêque de Rome. Qu’également à Antioche et dans d’autres pays restent toutes leurs prérogatives aux Églises. »

Vous voyez par là que la même autorité qu’avait eue l’évêque de Rome a été réservée à l’évêque d’Alexandrie et aux autres ; que cette autorité n’est point donnée à ces évêques comme quelque chose de nouveau, mais que seulement les coutumes anciennes sont