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se séparer de l’Église qui reconnaît le pape pour chef, c’est se séparer de la vraie Église de Jésus-Christ ; c’est être schismatique. Donc les Orientaux qui s’en sont séparés sont schismatiques. »

C. — Vous voulez, n’est-ce pas, que nous examinions ensemble cette argumentation ?

S. — Très-volontiers.

C. — Voyons, analysons-la par parties, en observant, pour plus de clarté, le même ordre qu’a suivi le catéchiste pour exposer ses pensées.

« Il est facile de prouver que ceux d’entre les Grecs qui se sont séparés de l’Église romaine se sont séparés par là de la vraie Église de Jésus-Christ. Pour en convaincre tout homme de bonne foi, il n’y a qu’à considérer l’une et l’autre Église dans les temps où elles étaient réunies. »

Quels sont ceux que l’auteur veut désigner lorsqu’il dit : « ceux d’entre les Grecs qui se sont séparés de l’Église romaine » ?

S. — Sans doute l’Église orientale.

C. — Il prétend donc que c’est l’Église orientale qui « s’est séparée de l’Église romaine » ?

S. — Mais en doutez-vous ?

C. — Je ne doute pas, je suis parfaitement convaincu que cette supposition est fausse.

S. — Je ne comprends pas ce que vous voulez dire.

C. — Je vous l’expliquerai par un exemple. Quand, après la mort de Salomon, se formèrent, du peuple de Dieu, deux royaumes, ceux d’Israël et de Juda, croyez-vous que ce fut le royaume de Juda qui se sépare de celui d’Israël, ou le royaume d’Israël de celui de Juda ?

S. — Je vois que dans cette circonstance il est plus