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La parole ou la pensée, c’est le Fils.

La volonté ou l’amour, c’est le Saint-Esprit.

La volonté provient de la connaissance.

Le Saint-Esprit procède du Père.

S. — Mais pourquoi ne pas dire aussi que la volonté provient de la connaissance et de la pensée ?

C. — Vous avez voulu savoir comment Augustin explique le mystère de la procession du Saint-Esprit, et je vous l’ai montré. Mais c’est une autre question de savoir pourquoi il l’explique de cette manière et non d’une autre. Je ne me charge point d’être son interprète dans un cas où il cherche à expliquer ce qui est inexplicable et incompréhensible.

S. — Il explique un objet surnaturel et incompréhensible par une chose naturelle et compréhensible.

C. — Mais je ne sais si la chose naturelle et compréhensible qu’il a choisie correspond bien à la chose surnaturelle et incompréhensible qu’il entreprend d’expliquer. Il prétend que l’hypostase du Saint-Esprit est en Dieu ce que la volonté ou l’amour est en l’homme. Mais je trouve dans la parole de Dieu que l’amour n’est point l’attribut d’une seule personne de la Trinité, mais bien de la nature divine en général, comme l’a dit le saint apôtre Jean : « Dieu est amour[1] » ; je vois que l’amour est attribué dans plusieurs endroits à Dieu le Père ; que le Fils de Dieu lui-même, en expliquant aux apôtres la nature du Saint-Esprit, l’appelle « l’Esprit de vérité[2], » et quant aux dons particuliers, le Saint-Esprit s’appelle « l’Esprit de sagesse et d’intelligence,

  1. Jean, iv, 8.
  2. Jean, xv, 26,