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S. — Il me semble plus juste de dire ainsi : Nous ne devons soumission à un pouvoir reconnu qu’autant qu’il n’exige pas de nous ce que Dieu défend, ni ne défend ce que Dieu ordonne.

C. — Soit. Maintenant je vous poserai une question : L’Église orientale défend-elle ce que Dieu commande ?

S. — Quant à la doctrine morale, je ne le crois point ; mais quant aux dogmes, je ne sais si l’Église orientale n’exclut pas de son symbole quelques vérités importantes, et si de cette manière elle ne défend pas de croire ce que Dieu ordonne de croire.

C. — Il va sans dire que le symbole défend de croire ce qui est contraire aux vérités qu’il contient ; par exemple que Dieu n’est pas en trois personnes, etc. ; car chaque vérité exclut ce qui lui est opposé. Mais, sauf cela, le symbole ne défend ni n’exclut rien. Vous dites en le lisant : « Je crois, je professe ; » mais vous ne dites pas une seule fois : « Je ne crois pas, je m’engage à ne pas professer. »

S. — Je puis donc croire aussi les vérités que le symbole oriental ne mentionne pas ?

C. — Oui, vous pouvez croire ce qu’il ne dit pas, mais qui, explicitement ou implicitement, est contenu dans l’Écriture sainte, et qui, par conséquent, est aussi dans l’esprit de ce symbole.

S. — Donnez-m’en un exemple.

C. — En voici un : vous lisez dans le symbole : « Je professe un seul baptême ; » mais vous ne lisez point : « Je professe le sacrement du corps et du sang de Jésus-Christ ; » et cependant vous pouvez et vous devez croire ce dernier dogme en même temps que le premier.

S. — Je vous comprends. Vous voulez dire que puis-