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et, si bon tous semble, même chef visible de l’Église. — Regardons maintenant ce que nous faisons. Jusqu’à la fin du premier siècle restent en vie : l’apôtre et évangéliste Jean, le plus aimé disciple de Jésus-Christ, et, dans l’Église de Jérusalem, son évêque, l’apôtre Siméon, parent du Seigneur. Ainsi nous accordons à l’évêque de Rome la primauté même sur ceux-là ? — Je suis sûr que vous n’y consentiriez pas. Or, si les évêques de Rome n’ont pas la primauté à la fin du premier siècle, aussi longtemps que dans l’Église d’Orient les apôtres restent en vie, où la prendront-ils au deuxième ?

S. — Vous avez déjà dit et prouvé que les conciles eux-mêmes accordaient à l’évêque de Rome la primauté de rang. D’où vient-elle donc ?

C. — De ces mêmes conciles.

S. — Et comment ?

C. — Les évêques de l’Église primitive, conservant dans leur mémoire les paroles de Jésus-Christ : « Quiconque voudra être le premier entre vous, qu’il soit votre serviteur[1], » se considéraient sans doute chacun comme le dernier serviteur. Il faut admettre pour certain que la question : à qui d’entre eux appartenait la primauté, n’était venue dans l’esprit d’aucun d’eux, tant que les apôtres vivaient encore et jusqu’à ce que des conciles nombreux commencèrent à s’assembler. Dès que ces réunions ecclésiastiques prirent leur commencement, les Églises des villes plus grandes et plus importantes, où l’affluence était plus grande et où, par conséquent, il y avait plus de chrétiens ; en outre, les Églises où la descendance des évêques des apôtres était plus sûrement connue, — ces Églises reçurent la

  1. Matth., xx, 27.