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S. — Son siége s’appelle apostolique.

C. — Dans les anciens temps, tous les siéges épiscopaux fondés par les apôtres s’appelaient apostoliques.

S. — Dans le sens le plus exact, l’évêque de Rome sans doute n’est pas apôtre.

C. — Et saint Pierre était apôtre ; par conséquent l’évêque de Rome n’est pas le successeur de saint Pierre.

S. — Oui, comme apôtre ; mais n’est-il pas son successeur comme évêque ?

C. — Nous en avons déjà parlé un peu quand nous examinions les paroles d’Irénée sur l’Église de Rome et sur la succession de ses évêques. — L’évêque de Rome est un évêque local ; mais saint Pierre, ainsi que tous les autres apôtres, était un évêque œcuménique dans toute la plénitude du sens de ce mot. Par conséquent, l’évêque de Rome n’est pas non plus le successeur de l’épiscopat de Pierre.

S. — On affirme que saint Pierre a établi le principal siége de son épiscopat à Rome.

C. — Cela n’est pas vrai. Le premier et le principal lieu du ministère de saint Pierre était Jérusalem. Tout ce qui, dans les Actes des Apôtres, est raconté de Pierre, avait eu lieu en Orient. Les deux épîtres de saint Pierre avaient été adressées principalement aux Juifs[1]. L’apôtre Paul dit expressément que ce sont les Juifs qui avaient été confiés au zèle apostolique de saint Pierre, comme le reconnaissaient aussi les autres apôtres. « Quand ils virent, dit-il, que la charge de prêcher l’Évangile aux incirconcis (c’est-à-dire aux gentils) m’avait été donnée, comme celle de le prêcher aux cir-

  1. I Pierre, i, 1. II Pierre, iii, 1.